L’horreur d’abord, avec cette attaque sans précédent dans les locaux parisiens de Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier, en pleine conférence de rédaction : 12 personnes tombent en quelques minutes sous les balles de Chérif et Saïd Kouachi, deux anciens délinquants devenus soldats d’Al-Qaïda au Yémen, venus « venger » le prophète maintes fois caricaturé par le journal satirique.
Parmi les victimes, huit collaborateurs – dont cinq dessinateurs historiques – du journal, et deux policiers. L’horreur aussi, le lendemain, jour de deuil national, lorsqu’une policière de 26 ans intervenant sur un accident à Montrouge (Hauts-de-Seine) est abattue à bout-portant par Amedy Coulibaly, un proche des Kouachi, brandissant lui l’étendard de l’Etat Islamique. L’horreur enfin, le vendredi 9, lorsque la traque des trois hommes dégénère en double prise d’otages : l’une à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) où les frères Kouachi se sont retranchés dans une imprimerie, l’autre dans un supermarché casher de l’est parisien où Amedy Coulibaly s’est enfermé après avoir fait quatre nouvelles victimes.
Le cauchemar prend fin ce 9 janvier à 17 heures, dans un double assaut mené simultanément par les gendarmes d’élite du GIGN à Dammartin, et des policiers d’élite du Raid et de la BRI à Paris. Les trois terroristes sont abattus. La France, qui retenait son souffle, respire un peu. Mais l’onde de choc est planétaire.
Durant le week-end suivant
Puis vient le temps des actes : alors que 10 000 militaires et 5000 policiers et gendarmes se déploient en France pour protéger les lieux sensibles, la justice s’attaque à ceux tentés par l’apologie du terrorisme, d’un côté, et à ceux qui, mélangeant tout, multiplient les agressions et profanations contre les mosquées. A plus long terme, un chantier immense s’ouvre pour le gouvernement, pour défendre la démocratie face à l’ultra-violence terroriste en traquant les réseaux islamistes et en luttant contre la radicalisation en prison, mais aussi pour rassurer la communauté juive et mieux intégrer la communauté musulmane.
Tanguy de l’Espinay
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