lundi 9 février 2015

AFFAIRE CHARLIE HEBDO: RESUME DES FAITS (Le Parisien)


Trois coupables, dix-sept victimes, et un prénom, « Charlie », devenu le slogan d’un pays tout entier. Du 7 janvier, date du terrible attentat perpétré par les frères Kouachi à Charlie Hebdo, au 14 janvier, date de revendication de l’attaque par Al-Qaïda, alors même que des millions d’exemplaires du numéro des « survivants » inondaient les kiosques, la France a connu l’une des semaines les plus bouleversantes de son histoire récente.
L’horreur d’abord, avec cette attaque sans précédent dans les locaux parisiens de Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier, en pleine conférence de rédaction : 12 personnes tombent en quelques minutes sous les balles de Chérif et Saïd Kouachi, deux anciens délinquants devenus soldats d’Al-Qaïda au Yémen, venus « venger » le prophète maintes fois caricaturé par le journal satirique.
Parmi les victimes, huit collaborateurs – dont cinq dessinateurs historiques – du journal, et deux policiers. L’horreur aussi, le lendemain, jour de deuil national, lorsqu’une policière de 26 ans intervenant sur un accident à Montrouge (Hauts-de-Seine) est abattue à bout-portant par Amedy Coulibaly, un proche des Kouachi, brandissant lui l’étendard de l’Etat Islamique. L’horreur enfin, le vendredi 9, lorsque la traque des trois hommes dégénère en double prise d’otages : l’une à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) où les frères Kouachi se sont retranchés dans une imprimerie, l’autre dans un supermarché casher de l’est parisien où Amedy Coulibaly s’est enfermé après avoir fait quatre nouvelles victimes.
Le cauchemar prend fin ce 9 janvier à 17 heures, dans un double assaut mené simultanément par les gendarmes d’élite du GIGN à Dammartin, et des policiers d’élite du Raid et de la BRI à Paris. Les trois terroristes sont abattus. La France, qui retenait son souffle, respire un peu. Mais l’onde de choc est planétaire.
Durant le week-end suivant, près de 4 millions de Français, réunis derrière le slogan «Je suis Charlie», né sur les réseaux sociaux, descendent dans les rues pour rendre hommage aux victimes et réaffirmer haut et fort le droit de s’exprimer librement. Paris se mue même le dimanche en capitale mondiale de l’antiterrorisme, lorsque 47 chefs d’Etat rejoignent quelques minutes la foule monstre qui défile de République à Nation. Du jamais vu. Prolongeant le sursaut républicain d’un peuple qui enchaîne les Marseillaise et acclame ses forces de l’ordre, la représentation nationale affiche dans les jours qui suivent un visage uni, les députés entonnant même la Marseillaise à l’unisson dans l’hémicycle de l’Assemblée, une première depuis 1918.
Puis vient le temps des actes : alors que 10 000 militaires et 5000 policiers et gendarmes se déploient en France pour protéger les lieux sensibles, la justice s’attaque à ceux tentés par l’apologie du terrorisme, d’un côté, et à ceux qui, mélangeant tout, multiplient les agressions et profanations contre les mosquées. A plus long terme, un chantier immense s’ouvre pour le gouvernement, pour défendre la démocratie face à l’ultra-violence terroriste en traquant les réseaux islamistes et en luttant contre la radicalisation en prison, mais aussi pour rassurer la communauté juive et mieux intégrer la communauté musulmane.
Tanguy de l’Espinay

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